Sa vie, son oeuvre

Sa vie, son œuvre


Midour Dengloine né en 1902 à Pontaven, mort en 1984 à Tuléar.

Peintre figuratif, sculpteur touche à tout Français de mère Malgache et de père Breton.


Biographie

Son père Louis Dengloine, marin capitaine de sardinier, fait escale à Madagascar et y rencontre sa future épouse, Mino, qu'il ramènera enceinte en France. Louis installe son épouse à Pontaven, son village natal. Midour y naitra en 1902.


Il mêne une enfance paisible à Pontaven, fréquente l’école primaire de Nizon, puis le collège de Penanroz. Alors que son père Louis navigue sur toutes les mers du globe, sa mère travaille comme femme de chambre à la pension Gloanec de la célèbre Marie Jeanne. Midour croise ainsi dans son enfance les peintres Parisiens qui ont suivi les traces des Nabis et de Paul Gauguin à Pontaven et au bois sacré. Cet environnement artistique suscitera son attrait pour la peinture et il est décrit par ses professeurs comme un élève prometteur.


Son père est mobilisé en 1914 et meurt au champ d'honneur en 1916. Marqué par les horreurs de la guerre, Midour gardera toute sa vie une âme pacifiste et antimilitariste qu’il figurera dans certains de ses tableaux volontairement naïfs.


Après la première guerre mondiale, il poursuit à Rennes des études artistiques et scientifiques. En 1923 il s’installe à Paris, fréquente l'académie Julian. Il décide de se consacrer à sa vocation de peintre, il s’essaie à différentes techniques. On le voit parcourant les abords de Montmartre peignant la place Pigalle ou le théâtre de l’Atelier. Il exécute également des portraits qui lui procurent un modeste revenu. En 1926, il s’installe dans le quartier du Luxembourg, il y séjournera jusqu’à la mobilisation générale en 1939. Antimilitariste engagé,
il fuit la France pour échapper à la mobilisation et rejoint la famille de sa mère à Madagascar.


Il reviendra à Paris après la guerre en 1945, rue Mézières. Il alterne alors de longs séjours entre Paris et Tuléar, où il finira sa vie. A Madagascar, il fréquente l'atelier de son comparse Joseph Ramanakamonjy.


Sa technique

D’un tempérament explosif et fougueux qui transparaît dans sa peinture, Midour est également passionné par le théâtre et la philosophie. Il a étudié Schopenhauer, Nietzsche et Gustav Jung.

Peintre avant tout, il s’attaque directement à la toile, sans dessin préparatoire, après avoir longuement mûri le sujet dans son esprit.
Incontestablement, Midour, par son style et par sa nature, appartient au mouvement expressionniste. L’expressionnisme, on le sait, plus qu’un mouvement déterminé est un état d’esprit, une façon d’aborder la peinture et le motif.
 La subjectivité, les sentiments de l’artiste, sa nature intime s’expriment à travers l’image qu’il donne du sujet choisi.


Midour fait partie de cette lignée d’artistes qui ont trouvé leur inspiration chez Van Gogh et plus tard chez Kirchner.
On retrouve ainsi chez Midour des traits fondamentaux communs aux artistes expressionnistes. Le premier est le maintien du sujet, qui est toutefois observé de façon subjective. Les couleurs sont arbitraires, elles expriment les sentiments du peintre. Ce dernier travaille par longues touches vigoureuses qui donnent un rythme spécifique à la toile. Toutefois, Midour refuse toute violence gratuite, toute véhémence excessive dans son travail. Ses grands paysages sont habités par le désir d’une expression magique qui transfigure la réalité. On perçoit une volonté de laisser libre cours à l’irrationnel, aux impulsions créatrices profondes du peintre.
Midour est le peintre de la nature ( "Tempête "- 1958). En plus du portrait, il aborde également à certaines occasions le corps de la femme, en particulier lors de la fin de sa vie à Madagascar ( triptyque des "femmes allongées" - circa 1960) . Promeneur solitaire, il a parcouru les rues et les places de Paris, et plus tard comme Gauguin, les îles. A Nosy Ve, à la réunion ses sujets de prédilection deviennent la nature : la mer, les rivières, les arbres, les cirques réunionnais se prêtent à d’innombrables variations et forment un thème qui lui suggère toujours de nouvelles sensations ( "Espace III" - 1948). L’espace, une perspective large et ouverte caractérisent également ses toiles.
Cet espace une fois marqué, reconnu, il construit de vastes compositions habitées et vivantes.
 On le sent à l’écoute des éléments, à la recherche d’un accord entre la nature telle qu’elle existe et sa propre perception du monde.
Midour Dengloine est un peintre dont la naïveté et la simplicité qui caractérisent certains tableaux contrastent avec la virtuosité d’autres tableaux ; de ce point de vue, certains experts (Vincent Bercker notamment) le rangent dans la mouvance dadaïste.

La cote du peintre, après avoir connu un déclin dans les années 90, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Le musée d’arts bruts de Lausanne s’est récemment porté acquéreur des deux nus couchés 1 et 3.

- PORTFOLIO -
Visite officielle à la Fondation pour l'Alliance Française.
Mai 1983 -  Jack LANG, ministre de la culture,  en visite officielle à  la Fondation pour l'alliance Française de Tuléar, rend hommage à l’œuvre de Midour DENGLOINE (à droite) et de Joseph Ramanakamonjy (à gauche).
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